Progrès économique
Serions-nous donc au bout du progrès sur le plan de l'économie? Le système capitaliste serait-il le summum indépassable de l'organisation économique, mais aussi politique de notre société ? Ce système dans lequel nous barbotons est le meilleur. Il l'est tellement que la plupart des "penseurs" qui en font la promo veulent nous convaincre que l'économie doit prendre le pas sur la Politique... Evidemment, puisque toute remise en question relève, soit du socialisme le plus éculé - du genre qui créa le Goulag - ou du populisme le plus scandaleux. Nous sommes donc au bout. Il n'y a plus de progrès à attendre en économie...
Quoique... Si on pouvait détruire réellement et définitivement les Etats, structures qui prétendent contrôler l'appétit des intérêts privés... car il n'y a rien que le Capitaine d'Industrie et ses actionnaires majoritaires n'haïssent autant qu'un Etat contrôleur, à part bien entendu tous leurs concurrents.
On pourrait pourtant imaginer des alternatives. Evidemment, la simple suggestion hors de la norme ne peut être considérée que comme billevesée irréaliste. There is no alternative. Ce beau système qui explose tous les 5 ans (la prochaîne bulle spéculative ne saurait tarder à nous péter à la gueule) ne peut être que parfait, une fois les dégats réparés par la plèbe des contribuables.
Certains voient leur niveau de vie s'améliorer, nous disent les statistiques. Admettons. Ne pourrait-on faire la même chose avec moins de dégâts économiques, environnementaux, sociaux...? On pourrait AU MOINS se poser la question. Il y a donc des progrès à faire...
Progrès techno-scientifique
Celui-là semble bien tourner. On ne cesse tous les matins de nous raconter avec des trémolos de vendeur de foire la dernière invention electronique, le dernier bricolage informatique, l'ultime tripotage trasngénique qui nous sauvera du cancer ou de la connerie, mais si! mais si!... Sauf que non.
Intimement lié au système économique, ce qui reste de la science est presque entièrement tourné vers le développement de bidules VENDABLES. Faut bien vivre, n'est-ce pas.
Des techniques agricoles, existantes et/ou à améliorer, quasi gratuites, autant à diffuser qu'à mettre en pratique, permettraient à la fois de contrôler un peu mieux le CO2 (du réchauffement climatique) et la qualité des sols (de leur résistance aux aléas climatiques à la qualité de l'alimentation produite). Or, que propose la science officielle, celle qui dispose des crédits de recherche (la plupart privés) vraiment importants et des moyens de s'imposer sur les "marchés" et dans les fermes? Elle sort des tripotages génétiques qui ont pour intérêt principal de rapporter (encore) un peu d'argent, via la vente et les brevets. Tout comme l'agro-chimie, ça marche quelques années avant que de s'écrouler. La résistance des insectes aux PGM insecticides est arrivée plus vite que prévu (par leurs vendeurs) ! C'est con!...
Un autre progrès techno-scientifique est possible, pour peu qu'il ne soit pas exclusivement bordé par de stricts intérêts financiers. (Je ne dis pas qu'il ne peut y avoir de commerce, mais qu'il faut le tenir en laisse.)
Progrès intellectuel
Ronronnant dans quelques cercles bien rémunérés, des universités financées par les multinationales, des "think tanks" pétés de thunes, etc. l'intelligence du temps tourne en rond... Obsédée par quelques vieilles lunes qui font toujours recette, en particulier les questions de "civilisations" et le dénigrement de tout ce qui pourrait relever du "social" (on ne sait jamais, on pourrait les soupçonner de communisme!) nos "penseurs" étalent leur nullité verbeuse, leur vieille rhétorique fatiguée dans tous les cerveaux passant à portée.
- L'éducation, elle, mise sous la coupe des intérêts commerciaux, ne devient plus qu'une question de compétence: Nul besoin de connaître l'histoire ou la psychologie pour cirer les parquets.
- Le progrès intellectuel est possible. Il passe par la généralisation de l'étude des techniques de manipulation, par la compréhension du fonctionnement de notre langage, etc. On y gagnerait énormément de temps, et beaucoup d'"intelligence".
Progrès social et politique
Serions-nous donc au bout du progrès? Le système ultralibéral serait-il le summum indépassable de l'organisation politique de notre société, comme de nombreux "chefs" d'entreprises et autres économistes larbins veulent nous en persuader ? Il est vrai que, comme l'entreprise privée est la plupart du temps organisée en dictature ploutocratique (la direction a toujours raison, sauf lorsque les actionnaires majoritaires - la ploutocratie - en décide autrement), une transposition de la structure au plan politique simplifierait bien les choses... et on y va: La ploutocratie qui contrôle les entreprises parvient à piloter une grande part de la politique des Etats. Il suffit de voir les projets de lois fournis clés en main par les cabinets d'avocats d'affaire. Il suffit de constater que si les électeurs sont appelés à voter tous les cinq ans, le "marché," mafia industrialo-bancaire, a son mot à dire à chaque milliseconde...
- Evidemment, des alternatives du type Tirage au sort en Politique, revenu d'existence, etc. ne peuvent relever que du populisme le plus scandaleux. Imaginer que l'on puisse se passer de politiciens professionnels, c'est de la maladie mentale... On ne résoud pas tous les problèmes (aucun système n'est parfait) mais on PEUT faire quelques progrès...
Bon. Tout ça est plutôt positif, non?
Et si notre système politico-économique actuel relevait de l'"entrave technique" à des progrès véritablement "durables" ?...
... Mais il y a ausi l'approche taoïste: "L'abscence de désir est stratégie suprême" ...