Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le FMI en Libye, ou quand le capitalisme nique la démocratie.

Pin it!

Le FMI et la Libye, donc. Deux articles.

1- Le FMI tresse des lauriers à Kadhafi
Par Jérôme Canard, Le Canard Enchaîné, 9/3/2011

Il y a moins d'un mois, Strauss-Kahn, le patron du FMI, saluait les exploits économiques du Colonel, alors que les émeutes avaient déjà commencé...

Il y a des coïncidences qui tombent mal, comme dirait Michèle Alliot-Marie. Le 9 février, alors que les émeutes débutaient, à Benghazi, les membres de l'"executive board" (la direction générale) du Fonds monétaire international (FMI) adoptaient leurs conclusions sur la situation économique et financière de la Libye en 2010. Le 15 février, leur rapport, qui porte la référence 11/23 et compte quatre pages, était rendu public à Washington, sur le site anglais du FMI. Mais, contrairement à l'usage, pas en français. Tiens, tiens !

Ce document, bourré, comme il se doit, de données chiffrées et de statistiques, est surréaliste. Le "board" du Fonds monétaire, dirigé par Dominique Strauss-Kahn, ne cesse de féliciter le colonel Kadhafi et son gouvernement pour la qualité de leur gestion budgétaire et pour les réformes déjà entreprises. Grâce à la hausse du pétrole, observent ces experts, les recettes fiscales se sont améliorées, le solde de la balance extérieure se porte mieux, atteignant 20% du PIB, malgré la hausse de la demande intérieure, et la situation de la banque centrale libyenne est meilleure que jamais. Avec, en prime, ce coup de chapeau final :
« Les directeurs exécutifs saluent la forte performance macroéconomique de la libye et ses progrès dans le renforcement du rôle du secteur privé et dans la croissance dans les secteurs économiques non liés au pétrole. »
En fait, le FMI donne un seul conseil à Kadhafi : favoriser l'emploi des jeunes. Et il ne lui adresse qu'un seul reproche : ne pas privatiser assez vite les banques et le marché local des capitaux. Et ce malgré une mission de ses technocrates sur place. La conclusion s'impose d'elle-même: « Les directeurs (du FMI) encouragent les autorités (libyennes) à pousser plus loin les réformes structurelles pour favoriser le développement du secteur privé. »
Ultime précision apportée par ce document : ses conclusions ont été transmises aux autorités libyennes après avoir été résumées ( « summarizes » ) par le managing director du FMI. C'est-à-dire, en bon français, par son directeur général, un certain Dominique Strauss-Kahn.
    Jérôme Canard
    Le Canard Enchaîné, 9/3/2011.
 L'article...


2- DSK en 2008, lors de la 4e conférence sur l'intégration économique du Maghreb. 

« J'ai aussi eu le privilège de rencontrer le Chef d'État de la Libye, le Colonel Kadafi, le Secrétaire général du comité populaire des finances, M. El-Huweij, et le Gouverneur de la Banque centrale, M. Bengdara.

« Les entretiens que nous avons eu ont témoigné de notre unité de vues sur les réalisations de la Libye et sur les principaux défis auxquels elle est confrontée. Les réformes ambitieuses des dernières années ont produit une croissance forte qui commence à se diversifier ainsi que la stabilité des équilibres macroéconomiques. Le défi principal est de maintenir le rythme des réformes en cours visant entre autres à réduire la taille de l'État. Dans ce contexte, le Programme de distribution de la richesse comporte à la fois une bonne occasion et certains risques. S'il est structuré et mis sur pied convenablement, ce programme pourrait promouvoir le secteur privé tout en minimisant les risques posés pour l'offre de services publics essentiels.

« Nos entretiens m'ont convaincu que le programme de réforme de la Libye continuera à un rythme soutenu dans le but de réaliser une croissance encore plus élevée et d'améliorer le niveau de vie de la population. »

 

Les commentaires sont fermés.