Le génome n'est ni une "boite noire" ni un coffre-fort. Nous héritons à notre naissance d'un morceau du génome de chacun de nos parents, reconstitué à la suite d'une opération biochimique plutôt délicate, la méiose, au cours de laquelle bien des choses peuvent advenir pour perturber le "coffre-fort" dès sa fabrication.
Le génome résulte très très probablement (!) de millénaires d'évolution, d'adaptations diverses... millénaires pendant lesquels aucun des produits artificiels - créés par les humains - n'ont existé. Cette évolution, ces adaptations se sont faites sans ces produits, qui pour beaucoup s'attaquent aujourd'hui à l'organisme, que ce soit lors de la méiose que tout au long de la vie des individus. Et contre ça, notre organisme a des réponses limitées, quoique peut-être plus puissantes que certains ne le voudraient (effets placebo/nocebo, etc.)
Vous pouvez déduire vous-même à partir de ces éléments la validité de l'expression "maladie génétique".
Dès qu'il y a activité/réponse biologique (à un événement externe), il y a du génome quelque part, tout simplement pour que l'organisme soit organisé pour pouvoir répondre. La réponse à un événement non prévu ne peut qu'être moins bien adapté que lorsque l'événement est "connu" (plus ou moins "enregistré" dans le génome).
L'expression "maladie génétique" peut s'appliquer à un degré divers à toute maladie. Et quand on ne sait pas, on dit que c'est génétique. C'est pratique: ça rend le malade seul "responsable" de sa maladie : C'est votre génome qui ne va pas mon vieux !
Cette notion a d'autres usages:
- Elle donne l'impression d'avoir Une Cause bien précise. L'humain aime ça, les causes précises et simples. ça rassure. En "réalité", nous sommes la plupart du temps dans une (succession de)/(corrélation entre) causes&effets de type systémique qui ne paraît complexe que parce que nous ne nous sommes pas donnés les outils pour l'évaluer.
- Elle donne du travail aux généticiens sans coûter le leur aux chimistes qui peuvent continuer à produire des tas de composés tous plus utiles les uns que les autres.
La critique raisonnée de la techno-science doit être proportionnelle à sa puissance.