Mépriser l'étranger... parce qu'étranger.
Mépriser l'autre sexe parce que de l'autre sexe.
Mépriser les pauvres parce que pauvres, les riches parce que riches.
Mépriser les blancs parce que blancs, les noirs parce que noirs, les jaunes parce que jaunes, les albinos parce qu'albinos...
les vieux parce que vieux,
les jeunes parce que jeunes,
les intellos parce que trop intellos,
le populo parce que trop populaire...
Tant de mépris... Pourquoi ? Peut-être pour partie parce qu'on se sent soi-même méprisé(e) ?...
Peut-être aussi parce que le monde est compliqué, mais que nous avons une tendance naturelle à rechercher des réponses simples ?...
Puis passer du mépris à la haine.
Cet autre que l'on méprise, on ne tarde pas à le voir responsable des problèmes du monde, puis rapidement de NOS propres problèmes.
Cela nous décharge de nos propres responsabilités, nous évite d'avoir à penser, à pondérer.
Il faut dire aussi qu'on ne nous l'apprend pas, et qu'en plus de cela notre environnement sémantique n'est pas vraiment dans cette ambiance. Simplifier, caricaturer, fournir des coupables est beaucoup plus facile à faire. Plus facile, donc rentable... mais plus toxique.
Lorsque la pression monte trop, cet autre, méprisé, haï, devient un défouloir émotionnel bien pratique, un moyen de décharger à peu de frais notre colère et nos frustrations de ne pouvoir maîtriser ce monde. Mais cela ne résout rien. Cela aggrave au contraire les problèmes.