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  • La "nature" n'est pas spécialisée

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    La science occidentale a un biais aussi fondamental que soigneusement esquivé par ses professionnels et ceux qui la promeuvent : le réductionnisme.

    Son expression peut-être la plus pure se voit avec le problème des CFC et de la couche d'ozone.

    Les chimistes "au sol" ont réalisé un progrès en créant les CFC.

    Les chimistes de la haute atmosphère, les mêmes chimistes avec le même savoir, ont observé la destruction de notre ozone protectrice... ce qui aurait des conséquences à des niveaux plus généraux que juste au niveau chimique (le biologique en particulier, tous les niveaux interagissent).

    Dans la même discipline, on peut être conduit à expérimenter des événements similaires (des réactions chimiques) mais aux conséquences apparemment contradictoires (la résolution scientifique à un certain niveau est en même temps la création d'un nouveau problème à un autre niveau).

    La contradiction n'est qu'apparente en effet. Le problème est dans l'hyper-spécialisation: on cherchait au sol à résoudre un problème, et on l'a fait, en extrayant de son milieu général ce problème, en développant une technique via des gaz spécifiques.

    Le biais réductionniste, inévitable de la méthode scientifique se voit aussi tous les jours avec les pesticides dans la chaîne alimentaire par exemple.

    Il se voit dans la médecine, avec l'approche génomique, ou la neurologique, chacune étant l'expression de ce réductionnisme, de ce coupage de la réalité en morceaux qui ignore/détruit des relations fondamentales et naturelles entre les objets dans une réalité systémique.

    Les méthodes supposées assurer une meilleure qualité à la production scientifiques, en particulier la validation par des pairs, ne résout pas grand chose.  Ces pairs font partie de la même spécialité (ceux d'autres spécialités ne comprendraient rien en raison d'un langage lui aussi spécialisé.) Ils ont le même biais: ils extraient leurs objets d'étude de la même manière, laissant de côté les "détails", les relations de ces objets avec le milieu, source de la création du "problème suivant"...

    La "santé" ce n'est pas (seulement) la médecine.

    L'agriculture, ce n'est pas (seulement) la génétique.

    L'intelligence, ce n'est pas (seulement) l'algorithme.

    etc.

    Chaque niveau a son utilité, mais n'est pas nécessairement le plus pertinent pour régler les problèmes du niveau systémique associé.

    La "nature" n'est pas spécialisée. Tout est lié d'une façon ou d'une autre. Ce pourrait même être la définition du terme "nature" : des systèmes en interactions constantes, de l'atome à la biosphère, sans oublier les artefacts produits par les populations, et tout cela au fil du temps, chaque nouvel élément venant interagir avec les autres.

    Un vaste bordel en quelque sorte.

    On peut limiter le risque par la conscience que devraient avoir les scientifiques eux-mêmes de cette limite de leur méthode (qui pourrait prendre la forme de la modestie) et, pratiquement, par l'utilisation intensive de la transdisciplinarité.

    Or tout cela coûte cher. "La science" dépend aussi de paramètres externes comme le financement et le retour sur investissement.

    Le réductionnisme, c'est rapide et ça rapporte rapidement.

    Les dégâts...
    et bien on verra plus tard (puisqu'on se garde de pointer la techno-science comme cause majeure des changements climatiques, ce qu'elle est pourtant via des conséquences "non prévues"... Non prévues puisqu'introuvables via l'approche réductionniste qui supprime les relations importantes qui en sont à l'origine !)

    Modestie.

    Transdisciplinarité.

    Techno-science sans conscience de ses limites (internes et externe) est ruine de l'humanité.