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modestie

  • Science: réductionnisme et spécialisation

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    Deux termes que les promoteurs de la science n'emploient que très rarement lorsqu'ils parlent de la science.

    Le trou dans la couche d'ozone a eu lieu parce que les chimistes qui ont développé les CFCs n'ont PAS pris en compte l'écosystème complet.

    Ils ont RÉDUIT leur domaine d'étude au plus simple, rapide, et moins coûteux. Et ils ont fait de l'argent avec leur truc... pour rembourser les recherches et faire un petit bénéfice...

    La réalité est toujours plus complexe, et cela devrait pousser à bien plus de MODESTIE que les thuriféraire de la science ne le voudraient, qui nous enfument avec les publications scientifiques qui établiraient une meilleure validité scientifique.

    La lecture par des pairs des articles ne résout pas les problèmes liés à la spécialisation.

    La réalité est transdisciplinaire, en interactions largement plus complexes qu'on ne le voudrait, et que ne peuvent comprendre chaque spécialité scientifique.

    Et on se retrouve avec des poisons dans notre nourriture, poisons qui pour les spécialistes de cultures sont des outils... mais pas pour la médecine.

    L'un ne parle pas à l'autre, et les bénéfices (à court terme) sont assurés pour tout le monde.

    Nous avons une (techno-)science qui correspond à nos capacités d'intelligence, très limitées.

    La modestie, c'est le mieux.
    Avec la transdisciplinarité.
    La patience.
    Et la lutte contre la corruption inhérente au système capitaliste, qui s'achète tout le monde, scientifiques compris. Bizness first.

    Il faut commencer à avoir une compréhension systémique des choses, sans quoi le trou dans la couche d'ozone ne sera qu'une amusette. La pollution est un produit d'une science réductionniste liée à un système commercial qui ne peut pas penser plus loin parce que c'est trop cher !

  • Les données ne font pas l'intelligence

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    Il y a une forte identification de nos jours entre #bigdata et #AI, entre données et intelligence.

    En gros, il suffirait de collecter le plus de données possible pour obtenir de l'intelligence.

    Sauf que les données seules ne disent rien, bien sûr.

    On ne peut déduire de leur seule présence dans quelle chaine de causalité elles se placent. Ce qui fût leur(s) cause(s) et ce qu'elles induiront comme conséquence(s) est inconnu à priori.

    On ne peut pas non plus déduire à priori les relations entre elles et les autres.

    Cette causalité et ces relations doivent être connues pour que l'IA puisse travailler.

    Mais d'où viennent ces informations liées aux relations ?... Simplement (!) au fait que leur existence a été déduite avant la capture des données par une intelligence. Quelqu'un a dû "créer abstraitement" ces relations par nature invisibles.

    La machine a pas mal de difficultés à faire ça - c'est-à-dire que les ingénieurs ont des difficultés à programmer ça, évidemment.

    Peut-être n'y arrivera-t-elle jamais. La réalité est une masse mouvante, changeante, d'événements aux multiples causes et aux conséquences très souvent imprévisibles en raison des relations de chaque événement avec les autres.

    Aucune intelligence ne pourra jamais maîtriser ce maelström, mais tout juste tenter d'y détecter quelques signaux connus.

    C'est pourquoi les professionnels des systèmes logiques complexes (dits "intelligence artificielle") devraient commencer par apprendre, non pas la logique, mais la modestie.

     

  • La méthode scientifique

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    La méthode scientifique crée une myriade de micro-savoirs mal connectés.
    Elle conduit à ignorer PAR CONCEPTION beaucoup des relations existantes dans une réalité systémique.

    Quand ce savoir partiel est exploité par la technique, ces relations n'ont pas disparu,
    induisant ces effets "secondaires" capables de dépasser en puissance les effets primaires "positifs"

    La maitrise du feu a été une réussite techno-scientifique pour l'humanité.
    La fumée n'a été longtemps qu'un détail sans importance, un effet secondaire se dissipant dans le vent...

    Il ne s'agit pas d'arrêter la science, mais d'intégrer profondément ses limites à notre réflexion,
    surtout lors de l'étape de mise en oeuvre technique. Une compréhension partielle ou erronée
    est beaucoup moins grave que la réalité modifiée à partir de cette erreur.

    Modestie et transdisciplinarité.

  • La "nature" n'est pas spécialisée

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    La science occidentale a un biais aussi fondamental que soigneusement esquivé par ses professionnels et ceux qui la promeuvent : le réductionnisme.

    Son expression peut-être la plus pure se voit avec le problème des CFC et de la couche d'ozone.

    Les chimistes "au sol" ont réalisé un progrès en créant les CFC.

    Les chimistes de la haute atmosphère, les mêmes chimistes avec le même savoir, ont observé la destruction de notre ozone protectrice... ce qui aurait des conséquences à des niveaux plus généraux que juste au niveau chimique (le biologique en particulier, tous les niveaux interagissent).

    Dans la même discipline, on peut être conduit à expérimenter des événements similaires (des réactions chimiques) mais aux conséquences apparemment contradictoires (la résolution scientifique à un certain niveau est en même temps la création d'un nouveau problème à un autre niveau).

    La contradiction n'est qu'apparente en effet. Le problème est dans l'hyper-spécialisation: on cherchait au sol à résoudre un problème, et on l'a fait, en extrayant de son milieu général ce problème, en développant une technique via des gaz spécifiques.

    Le biais réductionniste, inévitable de la méthode scientifique se voit aussi tous les jours avec les pesticides dans la chaîne alimentaire par exemple.

    Il se voit dans la médecine, avec l'approche génomique, ou la neurologique, chacune étant l'expression de ce réductionnisme, de ce coupage de la réalité en morceaux qui ignore/détruit des relations fondamentales et naturelles entre les objets dans une réalité systémique.

    Les méthodes supposées assurer une meilleure qualité à la production scientifiques, en particulier la validation par des pairs, ne résout pas grand chose.  Ces pairs font partie de la même spécialité (ceux d'autres spécialités ne comprendraient rien en raison d'un langage lui aussi spécialisé.) Ils ont le même biais: ils extraient leurs objets d'étude de la même manière, laissant de côté les "détails", les relations de ces objets avec le milieu, source de la création du "problème suivant"...

    La "santé" ce n'est pas (seulement) la médecine.

    L'agriculture, ce n'est pas (seulement) la génétique.

    L'intelligence, ce n'est pas (seulement) l'algorithme.

    etc.

    Chaque niveau a son utilité, mais n'est pas nécessairement le plus pertinent pour régler les problèmes du niveau systémique associé.

    La "nature" n'est pas spécialisée. Tout est lié d'une façon ou d'une autre. Ce pourrait même être la définition du terme "nature" : des systèmes en interactions constantes, de l'atome à la biosphère, sans oublier les artefacts produits par les populations, et tout cela au fil du temps, chaque nouvel élément venant interagir avec les autres.

    Un vaste bordel en quelque sorte.

    On peut limiter le risque par la conscience que devraient avoir les scientifiques eux-mêmes de cette limite de leur méthode (qui pourrait prendre la forme de la modestie) et, pratiquement, par l'utilisation intensive de la transdisciplinarité.

    Or tout cela coûte cher. "La science" dépend aussi de paramètres externes comme le financement et le retour sur investissement.

    Le réductionnisme, c'est rapide et ça rapporte rapidement.

    Les dégâts...
    et bien on verra plus tard (puisqu'on se garde de pointer la techno-science comme cause majeure des changements climatiques, ce qu'elle est pourtant via des conséquences "non prévues"... Non prévues puisqu'introuvables via l'approche réductionniste qui supprime les relations importantes qui en sont à l'origine !)

    Modestie.

    Transdisciplinarité.

    Techno-science sans conscience de ses limites (internes et externe) est ruine de l'humanité.