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science

  • Les OGM, ce n'est pas de la science, mais de la technique...

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    La distinction est fondamentale.

    "La science", c'est la connaissance de la réalité, le Savoir.

    "La technique", c'est la modification de la réalité à partir du savoir.

    Si le savoir est imparfait, ce n'est pas grave.

    Si par contre on prend ce savoir imparfait, partiel, et qu'on le met en oeuvre (la technique), alors cette imperfection se "transmet" à la réalité, produisant de soi-disant "effets secondaires" qui ne sont que l'expression de la partialité des savoirs d'origine.

    Nous sommes très pressés, dans cette "civilisation".

    Il faut vite fabriquer (=vendre) de nouveau gadgets technologiques, et les "effets secondaires".... et bien on verra plus tard. Pire encore: on se dit que s'il y a de tels effets, ce sera l'occasion de bricoler un autre gadget technologique qui les "règleront".

    Tout le techno-crétinisme est là.

    Pour lire une revue pas du tout techno-crétiniste, voyez donc l'excellent numéro d'inf'OGM qui vient de sortir...

  • Cerveau et moteur

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    Une nouvelle fois dans une chronique scientifique nous ont été donnés des soi-disant savoirs scientifiques concernant le cerveau.

    Dès qu'on parle du cerveau et de son fonctionnement, il faut faire très attention.

    J'aime bien l'analogie avec le moteur.

    Par exemple, vous pouvez avoir le moteur le plus puissant du monde...

    ...sans roues, vous n'irez nulle part. Vous pouvez faire tourner votre moteur à fond (et donc détecter une activité) ça ne changera rien.

    ...avec des roues à plat, vous n'irez pas plus vite qu'avec un moteur ordinaire.

    ...s'il n'y a personne pour diriger la voiture, vous allez vous emplafonner le premier mur venu. Tout ça pour ça.

    ...S'il n'y a pas une destination (décidée à un autre niveau d'organisation) la voiture et son moteur iront n'importe où.

    Le cerveau est une superbe machine, mais sous influence d'un ensemble complexes de paramètres conditionnés par des relations avec son "environnement".

    Les neurobiologistes ont une tendance très marquée à abuser du réductionnisme (il réduisent leurs évaluations sur l'outil à l'outil lui-même) et de la spécialisation (tout ce qui est hors du cerveau est mineur, voire ignoré).

    Ils pourraient bien faire de la mauvaise science.

  • Théorie et pratique.

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    Il y a ce dicton, provenant probablement d'Albert Einstein :

    La theorie c'est quand on sait tout, mais que rien ne fonctionne.
    La pratique c'est quand tout fonctionne, mais que personne ne sait pourquoi.

    Pourquoi ?

    Parce que le savoir n'est pas forcément relié à la possibilité d'intervention.

    Le lien Savoir=Pouvoir n'est pas du tout automatique.

    Savoir qu'il y a eu un big bang n'a aucun rapport avec les capacités humaines à contrôler l'Univers.

    Faire quelque chose parce que cela un effet connu peut être simplement une répétition (stupide) d'une action "qu'on a toujours fait"...

    Notre savoir sur le monde, qui s'approfondit toujours plus avec l'avancement de la Science, implique un accroissement de la complexité du modèle que nous créons de la réalité. Plus le modèle est "complexe" (en fait parce qu'il correspond toujours plus précisément à cette réalité) et plus les relations deviennent touffues, les conditions d'existences des phénomènes plus nombreuses, etc.

    En conséquence, il me semble que plus on sait, et moins on peut agir, rendant ainsi particulièrement moderne l'idée d'inaction des philosophies orientales.

    Sans oublier que l'inaction est le meilleur moyen de limiter sa pollution... ;-)

  • Comprendre, agir...

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    Nous avons une certaine tendance à penser qu'il suffit de mieux comprendre pour mieux agir.

    Il suffirait d'un peu plus de science pour régler les problèmes.

    Les choses ne sont pas aussi simples.

    Par exemple, on peut comprendre un système, mais ne rien pouvoir y faire, non pas par une "incompétence" mais par le fait que l'on n'est pas sur le même plan.

    Comprendre (''hypothéser'') la création des galaxies n'a évidemment aucun effet sur nos capacités à intervenir sur celles-ci.

    Le savoir est une chose, la capacité d'utiliser ce savoir une autre.

    C'est évident bien sûr...

    Voir plus, ici...

  • Intelligence

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    Ceci est une petite réflexion personnelle autour de la question de l'intelligence, qui est très médiatisée par l'entremise de l'industrie informatique.

    Disons que l'intelligence est faite de plusieurs composantes en interactions:

    - Il y a les "données", c'est-à-dire la "réalité", faite d'objets (humains, arbres, de l'eau...) et d'événements (quelque chose arrive),

    - Il y a les relations entre ces "données", dont l'existence est rarement accessible à notre système de perception ordinaire,

    - Il y a des symboles (mots, théories, équations, suppositions au doigt mouillé...) qui sont en général l'expression de ces relations "invisibles" entre les "objets". Ces symboles, produits d'une intelligence, peuvent devenir eux-même des "objets" à partir desquels on peut, à nos risques et périls, baser une réflexion.

    Je distingue arbitrairement 2 types d’intelligences, la (1) et la (2).

    L'intelligence(1) intervient au niveau de la compréhension, la détermination de ces relations. C'est principalement la science, qui tente de déterminer le "pourquoi" des choses, c'est-à-dire de déterminer des relations entre des objets/événements/symboles. (je laisse de côté les hypothèses religieuses parce qu’invérifiables, et dont la discussion relève de la perte de temps)

    Ce que découvre l'intelligence(1) est aussi (plus ou moins) valide au moment de la recherche. C'est du savoir passé, en général reconstitué de manière réduite dans des expérimentation en laboratoire (qui font perdre beaucoup d'interactions possibles, inconnues puisque le sujet étudié n'est pas non plus connu. On prétend retirer du champ de l'étude tout ce qui ne SEMBLE pas pertinent, mais comment peut-on vraiment déterminer cette pertinence, sinon par des a-priori plus ou moins arbitraires)...

    Mais cela ne s'arrête pas là, puisqu'après la compréhension il y a l'action, la modification de la réalité. Apparemment, les humains ne cessent pas de vouloir changer ("améliorer") les choses.

    L'intelligence(2) est la (capacité de) mise en oeuvre du savoir acquis pour atteindre un objectif différent de ce que serait la "réalité" des relations sans intervention extérieure.

    Cette intelligence(2) implique un objectif précis qui consiste en général à devoir résoudre "un "problème".

    L'intelligence(2) se base entièrement sur les savoirs acquis par l'intelligence(1), et donc déjà anciens. Si celle-ci s'est trompée, a fait quelques erreurs ou omis des paramètres importants, ces problèmes viendront compliquer la situation *réelle* finale en créant des effets "secondaires" indésirables (et souvent cumulatifs).

    Autre point important: les pré-conceptions plus ou moins conscientes de la recherche (intelligence(1)) vont conditionner la totalité du processus.

    A partir de la même masse de données (bigdata), des spécialistes différents vont extraire uniquement ce qui intéresse leur spécialité.

    Un exemple simple: Un médecin et un policier dans une manifestation, qui font preuve d'intelligence(2). Le policier va rechercher les armes et les actes violents, quand un médecin recherchera les gens blessés. Les données sont les mêmes mais les actions de chaque intelligence sont différentes, tout autant que les résultats.

    L'objectif qui pilote l'intelligence(1) conditionne à la fois la sélection basique des données tout autant que le résultat final (car tout est lié dans un continuum).

    L'intelligence(2) est conditionnée par les production de l'intelligence(1), tout comme la technique est conditionnée par la science.

    "L'intelligence artificielle" relèvera, lorsqu'elle sera un peu plus au point qu'aujourd'hui - et si on y parvient jamais - une intelligence de type (2). Elle utilise des algorithmes qui sont l'expression logique du savoir relationnel découvert par l'intelligence(1), algos eux-même susceptibles de contenir des erreurs, et donc par des humains.

    Cet ensemble de relations est soumis, comme le reste, à la complexité de la réalité qui ne cesse de changer à tous les niveaux (ne serait-ce que par les changements induits par la technique-intelligence(2)).

    Le savoir d'aujourd'hui sera possiblement obsolète demain.

    Si vous modifiez la "réalité" à partir de ce savoir, soyez prêts à revenir sur ces modifications, ou payez-en les conséquences.

  • Science: réductionnisme et spécialisation

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    Deux termes que les promoteurs de la science n'emploient que très rarement lorsqu'ils parlent de la science.

    Le trou dans la couche d'ozone a eu lieu parce que les chimistes qui ont développé les CFCs n'ont PAS pris en compte l'écosystème complet.

    Ils ont RÉDUIT leur domaine d'étude au plus simple, rapide, et moins coûteux. Et ils ont fait de l'argent avec leur truc... pour rembourser les recherches et faire un petit bénéfice...

    La réalité est toujours plus complexe, et cela devrait pousser à bien plus de MODESTIE que les thuriféraire de la science ne le voudraient, qui nous enfument avec les publications scientifiques qui établiraient une meilleure validité scientifique.

    La lecture par des pairs des articles ne résout pas les problèmes liés à la spécialisation.

    La réalité est transdisciplinaire, en interactions largement plus complexes qu'on ne le voudrait, et que ne peuvent comprendre chaque spécialité scientifique.

    Et on se retrouve avec des poisons dans notre nourriture, poisons qui pour les spécialistes de cultures sont des outils... mais pas pour la médecine.

    L'un ne parle pas à l'autre, et les bénéfices (à court terme) sont assurés pour tout le monde.

    Nous avons une (techno-)science qui correspond à nos capacités d'intelligence, très limitées.

    La modestie, c'est le mieux.
    Avec la transdisciplinarité.
    La patience.
    Et la lutte contre la corruption inhérente au système capitaliste, qui s'achète tout le monde, scientifiques compris. Bizness first.

    Il faut commencer à avoir une compréhension systémique des choses, sans quoi le trou dans la couche d'ozone ne sera qu'une amusette. La pollution est un produit d'une science réductionniste liée à un système commercial qui ne peut pas penser plus loin parce que c'est trop cher !

  • La "carte" génétique n'est pas le territoire biophysique

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    Imaginez quelqu'un vous dire qu'il lui suffit d'avoir le plan d'une maison pour être capable de la construire.

    Le plan est utile, mais il n'est que le plan.

    Il faut un endroit où construire la maison. Même si vous avez le plus beau des plans, mais que la zone de construction est inondable (et que vous ne l'avez pas prévu, et donc pas pris en compte l'environnement, c'est-à-dire pensé au-delà de la maison seule), votre belle maison aura autant de problèmes que la dernière des cahutes sous la flotte.

    Il faut des matières premières. Si votre béton est mal fait ou votre bois mal choisi, votre maison ne durera pas non plus, ou aura des "faiblesses" que votre plan n'a pas prévu.

    Il faut aussi savoir monter la structure. Si vous montez les murs sans prévoir les zones de passage des tuyaux ou fils de toutes sortes, vous aurez des tas de problèmes...

     

    Les généticiens travaillent sur la "carte" de systèmes biologiques.

    C'est important bien sûr, mais ce n'est qu'une partie du "problème". La meilleure des génétiques, mais dans un contexte inadéquat ne "sert" à rien, ou du moins ne peut pas s'exprimer.

    Si les composants biologiques sont abîmés, pollués, ce sera la même chose...

    Certains processus biophysiques peuvent être indépendants du plan génétique général.

    Tout ceci pour dire, une nouvelle fois, que la spécialisation des sciences PEUT conduire à de la bêtise scientifique.

  • La méthode scientifique

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    La méthode scientifique crée une myriade de micro-savoirs mal connectés.
    Elle conduit à ignorer PAR CONCEPTION beaucoup des relations existantes dans une réalité systémique.

    Quand ce savoir partiel est exploité par la technique, ces relations n'ont pas disparu,
    induisant ces effets "secondaires" capables de dépasser en puissance les effets primaires "positifs"

    La maitrise du feu a été une réussite techno-scientifique pour l'humanité.
    La fumée n'a été longtemps qu'un détail sans importance, un effet secondaire se dissipant dans le vent...

    Il ne s'agit pas d'arrêter la science, mais d'intégrer profondément ses limites à notre réflexion,
    surtout lors de l'étape de mise en oeuvre technique. Une compréhension partielle ou erronée
    est beaucoup moins grave que la réalité modifiée à partir de cette erreur.

    Modestie et transdisciplinarité.

  • Approche critique de la techno-science

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    Lorsque vous êtes un spécialiste en neuro-quelquechose vous devenez instantanément une référence dans quasiment tous les domaines pour les journalistes en parrticulier, et le public en général.

    L'aveuglement populaire face aux limites de la techno-science (et en particulier face à l'hyper-spécialisation et au réductionnisme de la méthode) est total.

    La force d'un spécialiste, c'est qu'il connaît son domaine (du moins espérons-le).

    La faiblesse d'un spécialiste, c'est qu'il ne connaît rien d'autre hors de son domaine (ou en tout cas pas plus que n'importe qui de non spécialiste)

     

  • Science agronomique: plus, mais moins...

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    Quand la science agronomique augmente la productivité, ce qui est bon pour les producteurs, mais fait baisser la qualité de la nourriture, ce qui est mauvais pour la santé des consommateurs & trices... Se pourrait-il qu'on ne puisse avoir le beurre et l'argent du beurre ?

    Ce dimanche sur France5 : Manger plus pour se nourrir moins