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agriculture - Page 2

  • Le monde de l'agriculture se divise en deux, Tuco...

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    On va prendre une analogie.

    Supposez qu'on vous dise que, puisqu'íls fabriquent tous les deux des chaussures, l'artisan chausseur dans sa boutique est la même chose que l'esclave pakistanais à l'usine, la seule différence valable étant le prix du "produit" fini.

    A l'évidence, la vie de l'un n'est pas du tout identique à la vie de l'autre.
    A l'évidence, les "produits" ne sont pas les mêmes.

    Mettre "les agriculteurs" dans le même sac, c'est un peu la même chose.

    Il y a les "bio" (mode d'agriculture qui a nourri l'humanité pendant des millénaires, avec certes des hauts et des bas, mais enfin nous sommes là...) qui seraient les artisans, soucieux de qualité et de travail bien fait.

    Et il y a les industriels, à la tâche, au rendement quelles qu'en soient les conditions/conséquences.
    A la différence de l'esclave qui fabrique NOS godasses, cet agriculteur-là peut se croire indépendant, "petit patron"... Evidemment, il n'en est rien puisqu'il est pris en étau entre ses financeurs, ses fournisseurs et ses acheteurs qui n'en ont jamais assez, eux non plus.

    Mais l'analogie avec ceux qui fabriquent nos chaussures s'arrête vite. On ne les mange pas.

    Or une nourriture de mauvaise qualité fait des Humains en mauvais état. Il faut être débile ou économiste libéral pour croire qu'il n'y a que le prix qui compte (et je ne parle pas des "foyers pauvres" qui n'ont pas les moyens de se payer une meilleure nourriture. Quoique parfois on préfère mettre le peu de fric qu'on a dans des conneries téléphoniques ou autres que dans le "vital").

    Pensez-y lorsqu'on vous parlera "des agriculteurs"...

    Et si l'un de ces esclaves "libres" vient pleurer, dites-lui qu'il y a plus d'une sortie à sa prison...

     

  • Agriculture: Principe de base n° 1

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    Les déchets de l'année sont les engrais de l'année suivante.

    (et certainement pas des "agrocarburants" ou autres sources d'énergie hors sol)

  • Génétique: sélectionner n'est pas améliorer

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    Je viens une nouvelle fois d'entendre seriner que "la sélection génétique permettait une amélioration des animaux."

    Dans les faits, il s'agit uniquement d'augmenter leurs capacités productrices.

    Comme si la seule chose importante était le "plus" plutôt que le mieux.

    On constate d'ailleurs, par exemple chez les bovins, que l'augmentation délirante de production va avec des animaux plus faibles. Mais ce n'est pas grave: cela permet de vendre plus de médicaments, et c'est bien entendu le plus important. Des ventes en PLUS.

  • Ne produisez pas: faites juste intermédiaire. C'est beaucoup plus rentable.

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    ... c'est plus rentable, et en plus beaucoup moins fatiguant !

    Deux émissions en rapport avec l'agriculture hier et ce matin.

    Un reportage sur le tourisme en Grèce.

    Dans le premier cas, l'agriculture industrielle, où le producteur intégré dans la Grande Chaîne Techno-économique se voit ravaler au statut de simple rouage. C'est lui qui produit, qui à cause de cela a probablement le plus de contraintes, et c'est lui qui en recueille les bénéfices les plus infimes. Le complexe agro-industriel vit littéralement, en Occident, du soutien Public à cette agriculture. L'argent de l'Europe - c'est-à-dire l'argent des Européen(ne)s - finance l'achat d'engrais polluants, de semences piégées, de machines suréquipées, de banquiers profiteurs, etc.

    Dans l'autre cas, le tourisme: malgré une augmentation du tourisme en Grèce, les hôteliers, restaurateurs locaux, etc. en profitent à peine. La raison: le "tout compris" pour les touristes, qui conduit à une pression très importante sur les prix côté "producteurs". Les industriels du tourisme, profitant de leur puissance économique, font tomber les prix des prestations à des niveaux tels que, là aussi, ce sont les producteurs qui finissent par payer le vrai prix du "pas cher." ... Il y a de plus en plus de salariés chez les intermédiaires. Il faut les payer encore un peu, quand même, et surtout retourner le plus possibles aux actionnaires, ceux qui sont conditionnés à croire qu'il suffit de payer pour s'exonérer de toute autre responsabilité.

    Tous ces intermédiaires sont la plupart du temps des entreprises de taille industrielle. Le producteur seul ne produit jamais - ou très rarement - assez (du point de vue industriel) pour avoir suffisamment de poids face aux technocrates et politiciens qui décident des orientations économiques et Politiques (sans parler de la corruption). En conséquence, le politicard choisit les intérêts des plus gros, présentés en long et en large, avec moult arguments, comme vitaux pour la Société entière.

    L'idéologie Scientifico-techno-économico-industrielle "classique" - ultra réductionniste - vient au secours de nos intermédiaires. Hors de la techno-science telle qu'elle s'est développée jusqu'à aujourd'hui, "il n'y a pas d'alternative". Les approches systémiques, transdisciplinaires, de transmission de savoirs plutôt que de produits, semblent largement incompatibles avec l'appât du gain hystérique qui vient avec le système économique capitaliste tel que nous le vivons.

    Certaines contraintes imposées par l'organisation de la société - en particulier la concentration des populations dans les villes - viennent encore au secours de nos intermédiaires... quoique... Les expérience d'agriculture urbaine...

    Les alternatives, raisonnables et efficaces, existent. C'est à chacun(e) de nous de les faire vivre, autant dans la terre que dans les médias, chacun(e) selon ses moyens...

     

  • Transgénique: nouvelles techniques, mêmes problèmes

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    Lorsqu'un problème est mal posé, il est impossible à résoudre.
    Pire encore, lorsqu'on s'acharne à apporter des "solutions" basées sur des principes inadéquats du fait de leur extrême partialité, il arrive ce qui doit arriver: la "solution" aggrave le dit problème.

    C'est ce qui va arriver avec les derniers rejetons de la "technologie transgénique" qui prétendent remplacer les OGM.

    Bien que dissimulés derrière un jargon scientiste échevelé, ils approchent encore et toujours la question agronomique depuis le plus petit bout de la lorgnette. Or la culture d'une plante n'est pas uniquement dans son génome. Elle est dans le système vivant dans lequel elle doit s'insérer au mieux. Voilà une chose qui dépasse les hyper-spécialistes du tripotage d'ADN... ou qu'ils ne veulent pas voir: Leurs fins de mois sont conditionnées par la vente de leurs tripatouillages.

    Mais on ne vend pas un "système vivant," on le comprend, et sa maîtrise (toujours relative) dépend de l'intelligence d'une situation particulière, de plantes dans un milieu spécifique...

    A écouter: Blues des experts : les OGM avec Christophe Noisette, rédac'chef de l'indispensable Inf'OGM

  • "c'est bon comme du maïs" (article du Canard Enchaîné)

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    Conflit de Canard - Le Canard Enchaîné du 16.9.2015

    C'est bon comme du maïs

    Six mille millions de litres [de lait] en trop en Europe. Pour aider les éleveurs à les éponger, les ministres de l'Agriculture de l'Union viennent de mettre 500 millions d'Euros sur la table. L'affaire est entendue : si l'or blanc ne nourrit plus son homme, c'est la faute à la fin des quotas laitiers, à l'embargo Russe et aux Chinois, qui mangent moins de yahourts. C'est oublier le maïs.

    Si l'Europe produit trop de lait, et de plus en plus, c'est pour beaucoup parce qu'on gave les vaches avec cette céréale ultraprotéinée au lieu de les laisser brouter tranquillement de l'herbe. Nos 3,7 millions de laitières ont droit à un menu composé en moyenne de 25% de maïs voire de 60% pour les usines sur pattes du Grand Ouest. D'après les experts, ce supercarburant permettrait de presque doubler la production de lait. Et d'atteindre les 8 000 litres par an ! Une vraie potion magique. Sauf que...

    D'abord, le « lait maïs » aggrave le réchauffement climatique : les vaches qui broutent de l'herbe relarguent un tiers de moins de nméthane, un gaz à effet de serre.
    Et aussi: des vaches qui se nourrissent de maïs, ça donne du lait pas terrible pour la santé. Si le lait d'une vache à l'herbe est bourré d'omégas 3, aux vertus protectrices, celui d'une congénère élevée au maïs est trop riche en omégas 6, dont l'excès entraîne des réactions inflammatoires qui favorisent, entre autres joyeusetés, les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Avec une ration de 25% de maïs, on franchit déjà la ligne rouge qui est de quatre fois plus d'omégas 6 que d'omégas 3. Le plus vache, dans tout ça, c'est que le coût moyen de production du lait décroît au fur et à mesure que la proportion d'herbe pâturée augmente. En clair, un éleveur dégage plus de marge brute avec deux vaches à l'herbe qui font leur 4 000 litres de lait chacune qu'avec une formule 1 à 8 000 litres qui roule au maïs. Mais le lobby céréalier étant passé par là, les aides publiques plafonnent à 130 euros l'hectare d'herbe, contre 230 euros l'hectare de maïs

    Résumons : pour se garantir un approvisionnement en lait constant et à bas coût, les industriels du fromage et des yahourts, alliés aux grands groupes céréaliers, ont poussé les éleveurs à produire toujours plus. Et la vache à lait, c'est le consommateur, qui paie trois fois, sur sa santé, à la caisse et avec ses impôts, pour subventionner l'élevage intensif. Le monde est vraiment lait...    (Pas de signature)

    [ Lire aussi: Transgénique: nouvelles techniques, mêmes problèmes (article perso) ]

     

  • "Agriculture" et médias

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    Bien sûr, les agriculteurs ont des difficultés.

    Ils sont à la fois "petits patrons" de leur petite affaire, et soutenus à bout de bras par la collectivité. (je ne suis pas contre ce système, mais tout le monde se fout de mon avis! ;)

    Ils voudraient voler de leurs propres ailes, mais si on laisse faire le système ultralibéral, ils vont voler directement vers Pôle emploi, puisque, selon les "économistes" la production est trop chère. Pour en faire baisser les prix, il faudrait "optimiser" la production, rendre l'agriculture plus compétitititititive, et donc réduire le nombre de producteurs.

    Bétise crasse qui ne prend pas en compte les caractères extrêmement spécifiques de l'agriculture, mais bon: on ne discute pas avec des intégristes, des prêtres de la bonne parole capitalistique. C'est tellement simple, avec le Saint Marché. Pas besoin de réfléchir.

    La FNSEA joue comme d'habitude un rôle particulièrement ambigu, et d'entendre ses représentants pleurer dans tous les médias pour que les aides soient augmentées relève d'un spectacle aussi croquignolet que ridicule. La FNSEA, organisation patronale si proche de la droite, empoisonne avec efficacité (?) l'été du gvt Hollande...

    >> La FNSEA, une monoculture intensive dans les JT

     

  • Agriculture et... capitalisme.

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    Encore le capitalisme.

    De nombreux agriculteurs protestent activement: ils disent ne pas être payés suffisamment pour couvrir leurs frais par ceux qui leur achètent leurs productions.

    Problème: nous sommes en régime capitaliste. Pas de favoritisme - du moins en théorie... Chacun sa merde comme on dit à la sortie de l'étable. Si tu ne gagnes plus assez de fric dans ton activité, il suffit d'en changer. Si on ne t'achète pas parce que t'es trop cher, baisse tes prix ou passe à autre chose.

    Sauf que bien entendu, l'agriculture n'est pas une activité qui se plie aussi facilement au Saint Dogme du Dieu Marché.

    Vous pouvez tout perdre suite à la moindre contrariété météorologique. Ce n'est pas prévu dans les Textes Saints, qui sont tous dans l'abstrait: j'achète - je vends - chacun pour soi et hop, débrouillez-vous avec ça.

    Et "adaptez-vous"  en cas de problème... sauf que les investissements très importants en agriculture (surtout industrielle) ne permettent pas aussi facilement de passer à autre chose. La théorie à la con ne colle pas à la réalité. D'ailleurs les "économistes" s'en foutent. Pas cons, ils mangent Bio. Ils ont les moyens. Défendre les intérêts des 1%, ça rapporte.

    L'agriculture est une activité très particulière, qui ne peut pas être gérée comme la production de iBidule.

    Nous avons tou(te)s besoin de manger une nourriture de bonne qualité.

    La production est hasardeuse - et de plus en plus avec les changements climatiques.

    Considérer l'agriculture comme une activité industrielle identique aux autres relève de la pure connerie (= idéologie). (Paf! T'as vu comme je t'ai balancé le truc! Non mais! ;)))

    En passant, la FNSEA est une organisation patronale qui pense manifestement ainsi. Il faut dire que celui qui la dirige n'est pas agriculteur, mais justement un de ces intermédiaires... Ils ont tout compris en le choisissant. Mettre le renard à la tête du poulailler. Ouarf ouarf.

    Quelle tristesse.

    PARCE QU'ON NE JOUE PAS AVEC LA NOURRITURE.

     

  • [Agriculture] Déplacement des nutriments.

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    [Révision 7.1.2016]

    En septembre 2012 à eu lieu à Québec le 5e Congrès mondial des agronomes, consacré à la faim dans le monde. A cette occasion, Lionel Levac de Radio Canada a eu un entretien avec l'agronome Hugues Groleau. Ecouter ici:
    podcast
    (Tous les liens d'origine, vers le site du congrès ou l'émission de Radio Canada, ne sont plus disponibles. Internet n'a pas vraiment de mémoire...)

    En résumé, le système agro-industriel est en train de vider les terres arables de leurs nutriments. La culture pompe les ressources nourricières des sols pour produire, mais les méthodes agro-industrielles ne restituent pas toute ces ressources, indispensables au processus naturel de croissance des végétaux.

    L'utilisation d'engrais chimique ne résout, ni la question de la vie dans ce sol ni celle du maintien de l'Humus (qui est une structure et pas un produit ou un composé).  On ne peut non plus compenser tous les éléments chimiques indispensables, qui ne se résument pas à la Sainte Trinité NPK (Azote-Phosphore-Potasse) mais qui comportent aussi les oligo-éléments (=composés à l'état de traces).

    Dans le reportage, il est fait état de techniques "modernes" de restitution des nutriments, mais il serait peut-être plus intelligent de réviser les méthodes agronomiques elle-mêmes pour qu'elles ne détruisent pas les sols et pas simplement les niveaux de nutriments !... d'autant que ces techniques existent déjà (BRF, TCS, Agroforesterie...)